Communiqué

Le BST émet trois recommandations à la suite de son enquête sur une collision avec un quai à la gare maritime Jack-Layton

Toronto (Ontario),  — 

Aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada a publié son rapport d’enquête (M22C0231) sur un événement survenu en 2022 à Toronto (Ontario) au cours duquel le traversier à passagers Sam McBride a heurté le quai à la gare maritime Jack-Layton. L’enquête a révélé des lacunes de sécurité quant à la gestion de la sécurité des passagers qui ont amené le Bureau à formuler trois recommandations à Transports Canada.

Le 20 août 2022, le Sam McBride est parti de l’île Centre à destination de la gare maritime Jack-Layton à Toronto, avec six membres d’équipage et environ 910 passagers à bord. Plus tôt dans la journée, le traversier avait effectué huit traversées, dont six au maximum de sa capacité. Il était en retard sur l’horaire, ce qui n’était pas inhabituel pour une journée d’été achalandée. Peu après 17 h, heure locale, le traversier a heurté le quai alors qu’il accostait à la gare. Environ 20 passagers debout dans l’escalier ou en haut de l’escalier ont été blessés, principalement parce qu’ils ont perdu pied et sont tombés.

Le BST a déterminé qu’au moment de l’événement, le navire s’est approché du quai plus rapidement que durant l’approche des traverses précédentes ce jour-là, et que seulement l’une des deux hélices était en marche à l’approche du quai. Compte tenu de la vitesse du navire et de la distance qui le séparait du quai, l’hélice arrière à elle seule n’était pas suffisante pour arrêter le traversier. Les deux moteurs et leurs systèmes de commande ont été examinés par la suite; on a constaté qu'ils étaient en bon état de fonctionnement et il n’y avait aucune indication d'une défaillance.

L’enquête a révélé que la Ville de Toronto ne disposait pas de procédures écrites abordant des problèmes comme la vitesse d’approche sécuritaire pendant l’accostage. Les capitaines exploitaient plutôt les navires comme ils le jugeaient approprié. Sans procédures écrites définissant les pratiques sécuritaires pendant l’accostage, les décisions relatives à la vitesse de déplacement ou d’accostage pourraient avoir été influencées par les pressions opérationnelles.

Recommandations à Transports Canada

Lorsque le BST enquête sur un événement, il ne regarde pas seulement ce qui s’est passé, mais également les circonstances entourant l’événement. Dans cet événement, on n’a signalé que quelques blessures, et l’événement est survenu près de la rive. L’équipage du Sam McBride n’était pas formé à la gestion des passagers en situation d’urgence, car la formation n’était pas obligatoire. Ainsi, si une situation d’urgence était survenue plus loin de la rive, l’équipage et les personnes à bord n’auraient pas été préparés à intervenir rapidement et efficacement.

Par conséquent, le Bureau recommande que

Au Canada, tous les navires à passagers doivent se munir de procédures d’urgence qui indiquent comment tous les passagers et membres d’équipage seront évacués dans les 30 minutes qui suivent le signal d’abandon du navire. Bien qu’il s’agisse d’une exigence réglementaire, Transports Canada ne dispose d’aucune procédure officielle pour évaluer si cette exigence est respectée.

L'enquête a permis de déterminer que les procédures d’évacuation du traversier n’étaient pas réalistes, laissant seulement six membres d’équipage gérer plus de 900 passagers et étant susceptibles d’effectuer plusieurs tâches à la fois à bord du navire.  Par conséquent, le Bureau recommande que

Pour les voyages de moins de 12 heures, il n’y a actuellement aucune obligation de dénombrer séparément les enfants et les enfants en bas âge à bord. Sur le Sam McBride, le nombre de passagers était estimé et suivi à l’aide d’un compteur-enregistreur manuel; les enfants, les enfants en bas âge et les personnes ayant besoin d’aide supplémentaire n’étaient pas dénombrés séparément. En cas d’urgence, il serait impossible pour l’équipage ou les premiers intervenants de dénombrer tous les passagers à bord ou de s’assurer qu’il y a un nombre suffisant de gilets de sauvetage de taille appropriée. Par conséquent, le Bureau recommande que

Depuis l'événement, la Ville de Toronto a augmenté la taille de l’équipage du Sam McBride à 13. La Ville a également réglé des problèmes relativement à la gestion de la sécurité des passagers, y compris mettre à jour les exposés sur la sécurité préenregistrés, poser des affiches supplémentaires et avertir les passagers de ne pas se tenir dans l’escalier pendant que le navire est en déplacement.

Voir la page d’enquête pour obtenir plus d’information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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