Évaluation de l’impact sur la sécurité des accidents routiers survenus sur les approches d’un passage à niveau
Place du Centre
200, promenade du Portage, 4e étage
Gatineau QC, K1A 1K8
18 juillet 2017
617-10-17
R16D092
Lettre adressée à Transports Canada
Letter de sécurté ferroviaire 617-10/17
Évaluation de l’impact sur la sécurité des accidents routiers survenus sur les approches d’un passage à niveau
Le 20 septembre 2016, vers 14 h 40, le train de voyageurs no 600 (le train) exploité par VIA Rail Canada Inc. (VIA) est parti de Hervey-Jonction (Québec) pour se rendre à Montréal (Québec) sur les voies de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN).
Vers 16 h 5, le train roulait vers le sud à une vitesse de 60 mi/h et s'approchait du passage à niveau de la route 348, au point milliaire 75,34 de la subdivision de Joliette du CN. Alors que le train se trouvait à environ 2000 pieds du passage à niveau, le dispositif d'avertissement a été activé et a fonctionné tel que prévu. À ce moment-là, un camion semi-remorque chargé de sable s'approchait du passage à niveau de l'ouest. Au passage à niveau, le camion semi-remorque a été incapable de s'immobiliser et s'est engagé sur le passage à niveau au moment de l'arrivée du train, percutant le côté droit de la locomotive de tête.
Le camion semi-remorque a été projeté vers le sud s'est immobiliser dans le fossé. La première voiture-coach du train a déraillé et est restée debout. Les autres wagons ainsi que les deux locomotives ont subi des dommages à leur côté droit. Le conducteur du camion a subi des blessures graves et deux voyageurs ont subi des blessures mineures (événement R16D0092 du BST).
D'après la liste des passages à niveau de Transports Canada (TC), en 2016, le passage à niveau était classé au 1944e rang. Cette liste offre un classement fondé sur les risques, créé à partir de l'outil GradeX qui est un outil d'analyse informatisée interne permettant de comparer les passages à niveau entre eux selon les facteurs suivant :
- les données sur les accidents ferroviaires contenues dans la base de données du BST;
- le volume de la circulation routière;
- la vitesse maximale des trains et des véhicules;
- le nombre de voies ferrées et de voies de circulation routière;
- le milieu urbain ou rural;
- les systèmes d'avertissement en place aux passages à niveau (c.-à-d. barrières, sonneries, lumières, etc.).
TC se sert de plusieurs critères pour évaluer les risques et utilise entre autres l'historique des accidents survenus à un passage à niveau extrait de la base de données du BST. Cependant, les données du BST ne concernent que les accidents mettant directement en cause du matériel ferroviaire. Selon la base de données des événements ferroviaires du BST, il n'y a eu qu'un autre accident mettant en cause un train et un véhicule routier à ce passage à niveau au cours de la période de 20 ans allant de septembre 1997 à septembre 2016.
Les accidents ayant eu lieu aux abords du passage ne sont pas répertoriés par le BST. Cependant, d'après les données de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), durant la même période, il y aurait eu 6 autres accidents dans les environs de ce passage à niveau. On peut tirer les faits suivants de ces 6 accidents :
- 5 accidents mettaient en cause des véhicules lourds.
- À 2 occasions distinctes, lors de la présence d'un train au passage à niveau, des véhicules lourds circulant vers l'est n'ont pas été pas en mesure de s'immobiliser à temps. Les conducteurs ont dû diriger leur véhicule dans le fossé pour éviter la collision avec le train.
- À 3 reprises, des véhicules circulant vers l'est ont heurté un véhicule à ce passage à niveau.
Bien que ces accidents ne concernent que des véhicules routiers, ils sont néanmoins dus à la présence du passage à niveau et devraient donc être considérés lors de l'évaluation de la sécurité du passage à niveau.
Quand l'évaluation des risques à un passage à niveau utilise uniquement les accidents contenus dans la base de données des accidents ferroviaires et ne tient pas compte des autres accidents survenus aux abords des passages à niveau, les risques réels encourus par le public peuvent être sous-estimés. Par conséquent, les ressources pourraient ne pas être allouées judicieusement aux meilleurs endroits pour réduire les risques au public. De ce fait, Transports Canada pourrait considérer l'inclusion des accidents survenus sur les approches d'un passage à niveau et évaluer leur impact sur la sécurité.
Je vous prie d'agréer, Madame Diogo, l'expression de mes sentiments distingués.
Veuillez agréer, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Original signé par
Kirby Jang
Directeur des enquêtes (Rail/Pipeline)
Cc:
Ian Perkins
Enquêteur régional principal – Rail/Pipelines
BST Dorval (Québec)
(514) 633-2941