Résumé du projet
Le 6 juillet 2013, le train de marchandises MMA-002 de la Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) en route de Montréal (Québec) à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), est arrêté à Nantes (Québec) au point milliaire 7,40 de la subdivision de Sherbrooke. Le train, formé de 5 locomotives en tête, de 1 fourgon VB (fourgon de queue spécial), de 1 wagon-couvert et de 72 wagons-citernes de la classe 111 transportant des liquides inflammables (pétrole brut, UN 1267), est immobilisé sur la voie principale, dans une pente. Peu après 1 h le 6 juillet 2013, le train se met en mouvement et gagne de la vitesse en dérivant dans la pente jusque dans la ville de Lac-Mégantic (Québec), 7,4 milles au sud-est de Nantes. Roulant à une vitesse bien supérieure à la vitesse autorisée, le train déraille près du centre de Lac-Mégantic. De nombreux wagons-citernes se rompent et un incendie s'ensuit.
Les freins à main des trois premiers wagons-citernes déraillés sont retirés et expédiés en vue d'un examen au Laboratoire d'ingénierie du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST).
Frein à main | Wagon | Position dans le train | Fabricant du frein à main | Date de fabrication |
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1 | TILX 316547 | 3 | Klassing 1700 | 8/11 |
2 | WFIX 130608 | 4 | Klassing 1700 | 7/11 |
3 | TILX 316359 | 5 | Klassing 1700 | 6/11 |
Les trois freins à main ont été photographiés à leur réception, avant l'examen (figure 1). Le volant des freins à main 1 et 2 avait été enlevé avant l'expédition au laboratoire du BST, mais on l'a remis en place provisoirement pour les photographies. On ne sait pas si les freins à main avaient été manœuvrés après l'événement. Les trois freins à main se trouvaient dans la position de desserrage, le point d'attache supérieur de la chaîne étant clairement visible. Au niveau de ce point d'attache, tous les freins à main comportaient visiblement des résidus de peinture blanche, que les dommages causés par le feu avaient cependant effacés en grande part sur le frein numéro 1 (figure 2). La plaque arrière du frein à main 1 montrait une certaine déformation (figure 3), mais non les deux autres. Le volant et le levier de desserrage ont été enlevés de chaque frein à main. Dans chaque cas, l'écrou utilisé pour fixer le levier de desserrage avait été soudé à l'arbre de celui-ci et avait dû être coupé avant la dépose. On s'est servi d'un disque abrasif pour couper les têtes des rivets pleins joignant le carter avant à la plaque arrière, ce qui a permis de soulever et d'enlever le carter (figure 4).
Sur chaque frein à main, on a examiné visuellement le pas de la denture de la petite roue (le pignon) et celui de la grande roue (la couronne). Aucun engrenage des freins à main ne présentait des signes de dommage qui indiqueraient que ces freins se trouvaient dans la position de serrage au moment de l'événement (figures 5 et 6).
Figure 1. Vue frontale des trois freins à main au moment de leur réception. Noter la position du point d'attache supérieur de la chaîne (flèches).
Figure 2. Frein à main 2 sans son volant. Noter les résidus de peinture blanche sur la chaîne (flèche).
Figure 6. Couronne du frein à main 1. Noter le pas uniforme de la denture de la couronne.
Ce rapport de laboratoire fait partie du rapport d'enquête R13D0054 du Bureau de la sécurité des transports du Canada.