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La collision avec le sol d’un hélicoptère à Saint-Joachim-de-Courval (Québec) démontre les risques posés par le manque d’expérience récente en vol aux instruments
Dans son rapport d’enquête (A18Q0016) publié aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) souligne les risques liés au manque d’expérience récente en vol aux instruments, en particulier lors des vols de nuit, lorsque les pilotes font face à des conditions météorologiques défavorables et perdent leurs repères visuels avec le sol.
Le 1er février 2018, vers 19 h 45, heure normale de l’Est, un hélicoptère Robinson R44 Raven I en exploitation privée, a décollé de Saint-Georges de Beauce, au Québec, avec à son bord le pilote et 2 passagères pour un vol de nuit selon les règles de vol à vue à destination de Saint-Alexis-de-Montcalm (Québec). À 20 h 32, le Centre canadien de contrôle des missions a capté un signal de détresse émis par la radiobalise de repérage d’urgence de l’hélicoptère. Vers 21 h 35, l’hélicoptère a été retrouvé dans un champ à Saint-Joachim-de-Courval, près de Drummondville. L’hélicoptère a été détruit par les forces d’impact et par un incendie qui s’est déclaré après l’impact. Tous les occupants ont subi des blessures mortelles.
L’enquête a révélé que le pilote a fort probablement fait face à des conditions météorologiques défavorables qui ont entraîné une perte de références visuelles avec le sol et qu’il aurait par la suite perdu la maîtrise de l’hélicoptère en raison d’une désorientation spatiale. Malgré que le pilote possédait une licence valide et les qualifications nécessaires pour effectuer le vol, compte tenu du nombre total d’heures de vol du pilote, de sa formation et de son expérience limitée en vol de nuit, il est probable que le pilote ne possédait pas les habiletés nécessaires pour faire face à une réduction significative des références visuelles avec le sol.
L’enquête souligne plusieurs facteurs de risque liés aux vols de nuit selon les règles de vol à vue. Si le Règlement de l’aviation canadien (RAC) n’exige pas que les pilotes maintiennent leurs compétences en vol aux instruments pour se prévaloir des avantages de la qualification de vol de nuit, ces derniers risquent d’être incapables de reconnaître la désorientation spatiale et d’y réagir de façon appropriée, ce qui augmente les risques d’accident en raison d’une perte de maîtrise. De plus, le RAC n’exige pas que les pilotes qui effectuent des vols selon les règles de vol à vue de nuit subissent une évaluation périodique de vol aux instruments en double commande avec un instructeur qualifié, encourant un risque accru qu’en cas de perte de référence visuelle, les pilotes ne puissent pas conserver la maîtrise de leur aéronef ou reprendre la maîtrise à temps afin d’éviter un accident.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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