Communiqué

Dégivrage des aéronefs dans les aéroports nordiques éloignés : le BST recommande de l’équipement adéquat, plus de conformité réglementaire

Saskatoon (Saskatchewan),  — 

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) émet aujourd’hui deux recommandations visant à prévenir que des équipages de vol ne décollent des aéroports nordiques éloignés s’il y a de la glace, du givre ou de la neige sur l’aéronef. Les recommandations découlent d’une enquête (A17C0146) que le BST poursuit toujours concernant l’écrasement d’un avion ATR42-320 exploité par West Wind Aviation, qui est survenu en décembre 2017 à Fond-du-Lac, en Saskatchewan.

Tôt dans l'enquête, il a été établi que l'équipage avait décollé de Fond-du-Lac malgré la présence de glace sur les surfaces critiques de l'appareil. L'exploitant avait de l'équipement de dégivrage au terminal de Fond-du-Lac, mais celui-ci n'était pas adéquat pour dégivrer un avion ATR-42. La présence de neige ou de glace sur des surfaces critiques, comme les ailes, les stabilisateurs et les hélices, mène à une dégradation aérodynamique qui peut rendre l'appareil difficile à contrôler.

Afin de vérifier si pareilles circonstances existent ailleurs dans l'industrie, le BST a envoyé un questionnaire aux pilotes de 83 exploitants canadiens qui desservent des aéroports nordiques éloignés. En retour, il a reçu plus de 650 questionnaires remplis par des pilotes de nombreux types d'aéronefs qui desservent l'ensemble des régions nordiques. L'analyse préliminaire de ces données indique que les pilotes décollent fréquemment en dépit de surfaces critiques contaminées, et que l'équipement de dégivrage est souvent inadéquat dans les aéroports nordiques éloignés.

« Les résultats de notre questionnaire sont révélateurs : l'absence d'équipement de dégivrage adéquat dans les aéroports nordiques éloignés au Canada et la fréquence à laquelle des appareils décollent avec des surfaces critiques contaminées constituent un problème généralisé et courant qui expose les passagers et les équipages de vol à un risque indu, a souligné Kathy Fox, la présidente du BST. Il est temps que Transports Canada et l'industrie de l'aviation assurent aux intéressés les outils dont ils ont besoin pour bien dégivrer les avions. Il faut aussi renforcer la conformité au règlement, qui interdit de décoller s'il y a de la glace, du givre ou de la neige sur les aéronefs.

Dans de nombreux aéroports nordiques éloignés, la saison du gel dure 10 mois ou plus, et des milliers de vols décollent chaque année de ces aéroports. Le BST recommande que le ministère des Transports collabore avec les exploitants aériens et les administrations aéroportuaires afin d'identifier les lieux où l'équipement de dégivrage et d'antigivrage est inadéquat et de prendre des mesures immédiates pour assurer la disponibilité d'un équipement adéquat afin de réduire la probabilité que des aéronefs décollent malgré des surfaces critiques contaminées. (Recommandation A18-02 du BST).

L'absence d'équipement adéquat augmente la probabilité que les pilotes décollent malgré la présence de glace, de givre ou de neige sur les surfaces critiques. De plus, les réponses aux questionnaires indiquent qu'en l'absence de conséquences négatives, les décollages réalisés malgré la contamination de surfaces critiques constituent une déviation des procédures qui est devenue normalisée. Par conséquent, l'accès à de l'équipement de dégivrage et d'antigivrage adéquat pourrait ne pas suffire à réduire la probabilité que des équipages de vol décollent malgré des surfaces critiques contaminées. Le BST recommande que le ministère des Transports et les exploitants aériens prennent des mesures pour améliorer la conformité au paragraphe 602.11(2) du Règlement de l'aviation canadien et réduire la probabilité que des aéronefs décollent malgré des surfaces critiques contaminées. (Recommandation A18-03 du BST).


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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