Communiqué

Le BST met en évidence les risques liés aux opérations d’amarrage à la suite de l’accident mortel survenu en 2022 au port de Cap-aux-Meules (Québec)

Québec (Québec),  — 

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (M22C0005) sur l’accident d’amarrage mortel survenu à bord du Madeleine II, un traversier de la Coopérative de Transport Maritime et Aérien (CTMA), lors de son arrivée aux Îles de la Madeleine (Québec).

Le 9 janvier 2022, tandis que le Madeleine II reculait pour accoster au quai no 2 du port de Cap-aux-Meules (Québec), le premier officier s’est retrouvé dans la zone de coup de fouet et a été mortellement blessé par la première garde montante qui s’est libérée brusquement lorsque le bollard d’amarrage a cédé sous la tension exercée par l’amarre. La situation s’est développée très rapidement et le capitaine n’a pas été avisé à temps pour pouvoir arrêter le navire en urgence.

L’enquête a permis de déterminer qu’avant l’arrivée du traversier au port, le capitaine et le premier officier avaient convenu de déployer une deuxième garde montante durant la phase dynamique de l’amarrage. Bien que cette pratique nécessite trois matelots et un officier, seuls deux matelots et un officier ont pris part à la manœuvre. Lorsque le navire reculait, la première garde montante s’est coincée sur le tambour du treuil. À ce moment, le premier officier avait cessé de porter attention à la situation externe puisqu’il avait quitté son poste pour s’occuper de la deuxième garde montante. Il n’a donc pu voir que la tension augmentait et n’était pas en mesure d’apercevoir l’opérateur qui tentait de l’aviser.

De plus, l’enquête a révélé que le système de gestion de la sécurité de la CTMA ne comprenait pas de procédure propre au Madeleine II. En l’absence d’une procédure officielle écrite pour l’amarrage du navire, l’équipage était privé de lignes directrices pour la prise de décision et les risques associés à l’utilisation de la méthode d’amarrage à deux gardes montantes en l’absence d’un troisième matelot n’ont pas été pas bien compris.

Entre mai 2017 et mars 2022, 12 événements (en comptant celui à l’étude) impliquant des blessures graves et parfois mortelles liées à des opérations d’amarrage et d’appareillage au Canada sur des navires canadiens et étrangers ont été signalés au BST.

À la suite de l’accident, Transports Canada a effectué une inspection et exigé la mise en place de procédures d’amarrage pour le Madeleine II à Cap-aux-Meules et à Souris (Île-du-Prince-Édouard). De leur côté, la CTMA a produit un rapport d’enquête interne, a pris des mesures pour indiquer les zones dangereuses aux postes d’amarrage et affiché une procédure d’amarrage sur lenavire.

En octobre 2022, le BST a envoyé l’Avis sur la sécurité maritime 03/22 à Transports Canada et à la CTMA concernant la sécurité lors des opérations d’amarrage et d’appareillage, particulièrement l’effet du phénomène appelé coup de fouet et le marquage des zones dangereuses sur les postes d’amarrage.

Voir la page d’enquête pour obtenir plus d’information.


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